3 banques de la place (Banque populaire, Attijariwafa et BMCE) ont entamé leurs préparatifs pour le lancer des établissements de crédit exclusivement dédiés à la commercialisation des produits dits alternatifs, qui existent sur le marché depuis octobre 2007.
Bank Al Maghrib et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) travaillent sur les possibilités offertes par la création de ces types de structures spécialisées, confie une source bien informée auprès de la Banque centrale.
Quelles sont les raisons qui pousseraient les banques à créer des établissements exclusivement dédiés aux produits islamiques ?
En effet, ces banques et leurs filiales, sociétés de financement, commercialisent déjà les produits islamiques que sont Mourabaha, Ijara et Moucharaka et l’ajout d’une structure supplémentaire ne serait pas forcément synonyme d’une plus grande diffusion desdits produits.
Explication du banquier : «Même si les produits aujourd’hui commercialisés ont reçu l’aval de BAM et de l’Accounting organisation for islamic Institutions (NDLR, un organisme international basé à Bahreïn et spécialisé dans la conformité des produits financiers à la chariaâ), les fonds qui servent à leur financement posaient quelques problèmes puisqu’ils étaient affectés par les intérêts». Il explique que si les produits alternatifs permettaient aux banques de prêter sans recourir à l’intérêt pour réaliser un gain, elles ne pouvaient pas apporter la preuve que les fonds qui financent les produits islamiques n’étaient pas totalement ou en partie constitués des produits d’intérêts tirés des autres placements. «C’est pour cette raison que les banques veulent créer des structures spécialisées dans les produits islamiques.
Ces dernières disposeront de leurs propres capitaux et pourront prouver que leurs fonds proviennent de produits à marge conforme à la chariaâ», indique-t-on auprès de BAM.
Signalons qu’outre les 3 produits islamiques actuellement commercialisés que sont Mourabaha, Ijara et Moucharaka, deux autres seront bientôt mis sur le marché et cibleront le marché de l’entreprise.
Il s’agit du :
- Contrat Salam qui s’apparente à l’avance sur marchandise dans le financement classique
- Contrat Al Istisnaâ qui ressemble au leasing réservé aux professionnels et qui peut concerner aussi bien les biens meubles qu’immeubles.
«Les deux contrats ont déjà reçu l’aval de BAM et du GPBM».
Des assurances islamiques aussiLa Direction des assurances et de la prévoyance sociale (DAPS) travaille depuis le dernier trimestre 2009 sur un modèle de contrat pour la commercialisation du produit alternatif Takaful.
Une fois homologués, ces produits d'assurance seront vraisemblablement régis par le code des assurances actuellement en vigueur.
Pour décerner le label «produit respectant la chariâa», la DAPS prévoit un contrôle de conformité à la loi islamique. Le contrôle concernera également la politique de placement adoptée par les compagnies d'assurance. Le concept se décline en 3 types de contrats :
Le Takafoul familial, produit d'épargne de longue durée,
Le Takafoul médical, produit vie, groupe ou individuel,
Le Takafoul général, portant sur l'assurance dommages, le maritime et la responsabilité civile.
Pour plus de détail :
http://www.mizania.com/content/view/205/2/
http://www.mizania.com/content/view/216/2/
Bank Al-Maghrib interdit formellement de faire référence lors des campagnes de communication et de promotion à la connotation religieuse des produits de finance islamique. Or, label halal est l’argument principal de vente de ces produits.
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