Après l’évaluation du système bancaire, en novembre dernier, Standard & Poor’s passe aux cribles les trois principales banques de la place (AWB, BCP et BMCE).
Dans sa revue annuelle de 2011, l’agence de notation dresse un bilan pour le moins positif de leur santé financière.
Attijariwafa bank, le seul groupe marocain dont les perspectives ont été rehaussées (de stables à positives), qui voit son double B maintenu sur le court et le long terme.
«Ce niveau de perspectives reflète de fortes probabilités que la note de la banque soit améliorée au cours des prochaines années», est-il souligné auprès de l’agence. Toutefois, S&P attend d’AWB «d’augmenter son niveau de capitalisation, tout en conservant la solidité de son modèle économique».
Pour ce qui est du profil de crédit de l’institution en tant qu’entité indépendante (stand alone credit profile), S&P a pris en compte des critères bancaires spécifiques: le positionnement, le capital et les résultats, la prise de risque et la liquidité. A ce titre, «AWB dispose d’un fort positionnement sur le marché marocain», soutient l’agence. Elle détaille qu’il devrait être maintenu compte tenu d’une stratégie bien conçue malgré une croissance ambitieuse à l’étranger».
Au niveau du risque, la position d’AWB sur ce point est jugée modérée. «Le risque de crédit est le plus dominant dans le cas d’Attijariwafa bank compte tenu de la progression des prêts au cours des 4 dernières années», argue S&P.
Du point de vue du potentiel de soutien extérieur, l’agence de notation ne doute pas du support de l’Etat en cas de nécessité.
Banque centrale populaire : même constat. «Nous classons le groupe comme une entité appartenant à l’Etat dans nos critères et nous considérons qu’il lui fournisse un soutien suffisant en cas de besoin», précise l’agence. C’est en partie pour cette raison qu’elle a confirmé son triple B court et long terme avec perspectives stables. Cette notation reflète «une forte position commerciale qui devrait se maintenir et une stratégie relativement conservatrice».
L’exposition au risque de la BP est jugée «adéquate» par S&P. L’agence met en avant «des indicateurs ayant montés une résilience par rapport à d’autres banques». De plus, «le groupe continue à profiter de financement et d’une liquidité relativement satisfaisante avec un accès aux dépôts non rémunérés. «D’autant plus que la banque dispose du meilleur coefficient d’emploi de la place», soutient S&P.
BMCE Bank voit son double BB maintenu. Cependant, l’agence est neutre quant à la position commerciale de la «troisième banque du pays» et à ses sources de financement ainsi qu’à sa liquidité. «Nous pensons que le profil de financement de la banque tire profit d’un accès aux dépôts à bas coût qui couvrent la totalité de son portefeuille».
Du côté risque, S&P est négative dans le cas de BMCE même si l’agence ne prévoit pas de détérioration de la qualité des actifs de la banque à l’avenir.
Perspectives
A priori, les perspectives sont globalement positives. Dans le cas d’Attijariwafa bank, l’agence pourrait être ramenée à les revoir à la baisse si «la qualité des actifs de la banque se détériorent ou si sa stratégie de développement devienne plus risquée que prévu, ce qui affaiblirait son aversion au risque». A l’inverse, la note de la banque pourrait être revue à la hausse, si la qualité de ses actifs est améliorée suite notamment à une augmentation de capital.
L’agence rétrograderait la note de BP pour deux raisons: une détérioration du profil de crédit de l’institution en tant qu’entité indépendante ou un abaissement de la note souveraine du Maroc.
Comparatif des produits des banques marocaines : http://www.mizania.com/content/view/68/56/